petits périples

Hélène Raymond


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Le vin d’orange ou préparer l’été, en plein cœur de l’hiver.

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18 février 2015.  Un merle gonfle son plumage dans le mélèze pleureur pour résister au vent.

Dans la chambre froide, un reste d’oranges de Séville, cette variété amère, remplie de pépins, dont on utilise l’écorce pour la fabrication des marmelades. La provision de cette confiture d’hiver est faite. J’ai fouillé dans quelques livres: Camilla Wynne (Les conserves selon Camilla),  Rachel Saunders (Blue Chair Jam Cookbook) et le tout récent Bitter, de Jennifer Mc Lagan. 3 excellents livres qui ont du caractère, un souffle. Comme leurs auteurs.  J’ai trouvé quelques recettes «classiques». Une au whisky, une autre au gin et une troisième, plus traditionnelle.

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Il reste pas mal d’oranges. Assez pour tenter autre chose…mais quoi? Je compare quelques recettes de vin d’orange dénichées sur le Web. 3 bouteilles de blanc, une de vodka et quelques gousses de vanille plus tard, les quartiers d’orange macèrent au frais, à l’obscurité. Il faudra 6 semaines. Le temps de laisser les fruits libérer leurs arômes dans l’alcool.

6 avril. Nous filtrons le liquide. Rien ne sera perdu. Les écorces, imbibées et odorantes seront coupées en allumettes pour une autre marmelade, improvisée celle-là. La pulpe des fruits ira au compost. Seuls les pépins finiront à la poubelle puisque trop difficiles à composter dans nos bacs de jardin.

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Le résultat? 5 bouteilles (environ 3 litres) de «vin d’orange» qui retournera  au frais, en attendant les beaux jours et la terrasse. Moins coloré que les amers italiens comme l’Apérol ou le Campari mais  avec des arômes d’orange très nets. L’amer est aussi présent. Juste ce qu’il faut. La vodka, plutôt neutre, s’est fondue dans les saveurs. Je l’imagine servi bien frais, sur glace ou «façon Spritz», avec un peu de vin blanc et d’eau pétillante ou seulement coupé avec de l’eau pétillante.

 

Dans le jardin, on commence à entrevoir de petites plaques de terre et bientôt, dès l’aube, le merle recommencera à appeler sa femelle.


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Joyeuses Pâques!

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Tiens, quelques photos qui annoncent le printemps. Ces tulipes n’ont pas fleuri ici…En fait, elles ont probablement la même allure qu’au moment où je les ai vues, il y a une dizaine de jours à Keukenhof, ce grand jardin néerlandais situé près de l’aéroport de Schipol. Dans les parterres manucurés, les crocus, quelques narcisses, des variétés hâtives de tulipes à la tige très courte, des muscari. L’explosion de tulipes se trouvait à l’intérieur, à l’abri des nuits trop froides. Les Néerlandais ont eu  froid eux aussi cet hiver.

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Tous les goudas se ressemblent?

DSCN8036Tous les goudas ne proviennent pas de la ville néerlandaise de Gouda. Les volumes produits sont si importants que la fabrication s’est étendue dans plusieurs régions du pays. Voilà pourquoi l’appellation d’origine serait impossible, selon les normes de la Communauté européenne et qu’on peut nommer goudas des fromages fabriqués ailleurs qu’aux Pays Bas.

Toutes leurs pâtes de gouda sont jaunes et vont vers l’orange en cours de maturation. L’herbe des prairies contient naturellement de la carotène. Les vaches l’ingèrent en broutant, et la transfèrent au lait. Les chèvres se nourrissent pourtant des mêmes fourrages et les fromages ne se colorent pas comme ceux des laits de vache. Ils restent de ce blanc crayeux qui leur est typique. La chèvre conserverait pour elle la carotène pour l’assimiler, une fois transformée en vitamine A.

Tous leurs goudas sont de même forme. Lire la suite


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Bourgondish Lifestyle, affineurs de fromage

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On ne sait pas sur quoi, sur qui on va tomber quand on prend rendez-vous quelques semaines à l’avance, à des milliers de kilomètres de chez soi. Et son interlocuteur ne sait pas davantage qui franchira sa porte le jour venu.

Mercredi, 25 mars, les Pays Bas gèlent, les tulipes se laissent désirer. Jonquilles, narcisses, arbustes fleurissent les parcs et il y a fort à parier que la floraison de fin d’hiver va durer en raison de ces températures!
Je me dirige vers Haarlem, qui serait à Amsterdam ce que Saint-Bruno est à Montréal. Une ville voisine quasiment devenue banlieue. C’est bien de quitter la foule, les touristes.
René et Latif, affineurs et propriétaires de Bourgondisch Lifestyle (La vie gourmande)www.bourgondishlifestyle.nl. Ils  sont apparus sur mon radar grâce à un blogue français  consacré aux fromages www.socheese.fr. Leur boutique est soignée, le décor, signé. Le crémeux des fromages colore Lire la suite


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Déjeuner à Borough Market, à Londres

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Samedi matin, le marché est déjà bien bruyant. C’est froid, humide, venteux et pourtant, le début d’un nouveau printemps.

Borough Market, une des institutions londoniennes se remplit. Même chose dans les rues voisines où les boutiques viennent compléter l’offre alimentaire. C’est un marché formidable, animé par ses marchands autant que les passants: ceux  qui habitent le quartier et les touristes.

Devant Monmouth, on fait la queue pour ce que certains qualifient de meilleur café de Londres. Lire la suite


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Les librairies culinaires

imageLes émissions de cuisine, à la télé auraient  ceci de particulier qu’elles vous poussent à grossir si vous vous appliquez à reproduire les suggestions du chef. En tout cas, celles qui célèbrent la crème, le beurre, les plats festifs jusqu’à plus soif. Les plats de fête.

Qu’en est-il des livres? Bouquiner et cuisiner mènent-ils au même résultat? Je ne sais pas mais, quel bonheur! Plus grand à mon avis puisque, comme la radio permet de mettre des images sur des mots, cette fois c’est l’écrit qui crée, imprègne le cerveau en lui permettant d’imaginer la saveur.

Je suis passée,  pour la seconde fois, chez Books for Cooks, dans Notting Hill à Londres. Pour y arriver samedi, il a fallu se frayer un chemin sur Portobello Road. Lire la suite


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Argentine, toujours


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Pourquoi chérir l’idée de repartir en voyage? En grande partie en raison des découvertes faites au fil de la route.

Fin octobre 2014, nous roulons sur l’autoroute 40. Celle qui se déroule sur des milliers de kilomètres de sol argentin, de la Bolivie jusqu’au sud de la Patagonie en longeant la cordillère des Andes. À 2 596 mètres d’altitude, dans les vallées Calchaquies, le village blanc de Payogasta. Silencieux dans la chaleur de plomb de mi-journée.

D’un côté de la route, une auberge. De l’autre, une cour de ferme. À l’ombre d’un bâtiment: un métier à tisser et dans le champ, l’éleveur qui ramène ses bêtes dans ce concert de bêlements. Lire la suite


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De l’ail au pied des Andes

Vous vous intéressez à l’origine de l’ail que vous consommez? Quand s’épuise votre récolte ou que se vide le panier de la provision faite dans les marchés à la fin de l’été, vous demandez-vous d’où proviennent les caïeux qui parfumeront vos plats?
Si vous aimez l’ail, sa saveur délicate, vous avez probablement banni celui qui débarque de Chine. Peu coûteux, peu goûteux (quand il y a de la chair sous la pelure) et qui laisse bon nombre de questions quant à sa production.
Il faut toutefois savoir que la Chine demeure le premier producteur/exportateur mondial et que le Canada, selon une information de CBC, importerait 3 500 tonnes par année d’ail chinois. De l’ail qui, qu’il soit ou non de Chine, peut contenir son lot de virus susceptibles de menacer nos cultures.
http://www.cbc.ca/news/technology/imported-garlic-a-source-of-plant-viruses-1.2750809
Pour en voir vu assez régulièrement depuis quelques années à l’épicerie, j’étais curieuse d’en savoir un peu plus au sujet de l’ail d’Argentine. Cultivé là où les saisons sont inversées, il nous arrive après avoir été récolté au cours du printemps de l’hémisphère Sud.

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Je viens de voir des millions de plants au pied des Andes, dans la vallée de l’Uco. Lire la suite


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Madame Papin

imageOctobre 2014, nous nous préparons à partir en Argentine. En fouillant, je découvre Madame Papin. Avec un nom pareil, je m’interroge. J’envoie un premier courriel , curieuse du parcours de cette Argentine qui se porte à la défense des « papas en extinción », ( des pommes de terre en voie de disparition).  Elle me répond qu’elle ne parle ni français, ni anglais.
Le lendemain de notre arrivée à Buenos Aires, Gilles, le propriétaire du Petit Palais, le b&b où nous logeons, nous informe de la tenue du marché fermier.
Des auvents de toile rayée, une soixantaine de kiosques, le soleil, une grande place où manger. Des huiles, des fromages, (l’intérêt des Argentins pour le fromage artisanal vient à peine de commencer), du pain, des empañadas, une ou deux microbrasseries. Un beau marché contemporain avec ses plats préparés, ses aliments sans gluten, un lieu de rassemblement.

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Des courgettes aux courges et citrouilles

DSCN0637L’été a été formidable pour les courgettes. Assez généreux pour en manger à plein. Même les fleurs ont été au menu à quelques reprises. Je les adore et j’envie les Italiens qui les trouvent au supermarché! Ou les Vermontois qui en trouvent «à la caisse», au marché de Burlington. Mais bon, si vos plants produisent bien, il suffit de cueillir les fleurs mâles; celles qui poussent au bout de la tige longue, de les farcir et de les cuire doucement. Un peu poivrée, une texture inusitée et ce jaune! Du soleil dans l’assiette.

Les salades de courgettes en ruban sont réapparues sur la table et reviendront encore. On n’a qu’à les trancher finement à la mandoline, dans le sens de la longueur et alors, la chair absorbe la marinade et donne des plats exquis. Lire la suite