Samedi matin, le marché est déjà bien bruyant. C’est froid, humide, venteux et pourtant, le début d’un nouveau printemps.
Borough Market, une des institutions londoniennes se remplit. Même chose dans les rues voisines où les boutiques viennent compléter l’offre alimentaire. C’est un marché formidable, animé par ses marchands autant que les passants: ceux qui habitent le quartier et les touristes.
Devant Monmouth, on fait la queue pour ce que certains qualifient de meilleur café de Londres. On l’achète en grains, moulu pour le rapporter à la maison ou prêt à boire. Pressé dans les machines italiennes ou filtré ( Ça me semble revenir…). Une dizaine de cônes de porcelaine ne fournissent pas à la demande.
On fait vite pour repartir son gobelet à la main ou on choisit de flâner un peu autour de la grande table de bois pour manger « ensemble », sans vraiment l’être. Des gens seuls, des couples, une famille dont la mère attend patiemment, son bébé dans les bras, pendant que le père et 2 autres enfants dévorent littéralement leur livre. Un homme qui espère, en fixant la grande porte ouverte sur la rue…elle arrivera plus tard.
Posé sur la table, un plat de bois usé à force de pétrissages et rempli de bouts de baguettes croustillantes, portionnées. À côté, du beurre doux, des plateaux remplis de pots de confiture: framboise, abricot, groseille et sureau, prune, cassis. La récolte anglaise mise en réserve pour les jours gris. Ça goûte bon l’été.
Je me demande si on oserait…non pas autoriserait pareille formule mais je dis bien oserait…partager le couteau à beurre et la cuillère à confiture avec des étrangers. Je suis partante. Et vous?