Octobre 2014, nous nous préparons à partir en Argentine. En fouillant, je découvre Madame Papin. Avec un nom pareil, je m’interroge. J’envoie un premier courriel , curieuse du parcours de cette Argentine qui se porte à la défense des « papas en extinción », ( des pommes de terre en voie de disparition). Elle me répond qu’elle ne parle ni français, ni anglais.
Le lendemain de notre arrivée à Buenos Aires, Gilles, le propriétaire du Petit Palais, le b&b où nous logeons, nous informe de la tenue du marché fermier.
Des auvents de toile rayée, une soixantaine de kiosques, le soleil, une grande place où manger. Des huiles, des fromages, (l’intérêt des Argentins pour le fromage artisanal vient à peine de commencer), du pain, des empañadas, une ou deux microbrasseries. Un beau marché contemporain avec ses plats préparés, ses aliments sans gluten, un lieu de rassemblement.
Surprise! J’aperçois son kiosque. Elle saisit instantanément qui je suis. L’accueil est chaleureux. Sur sa table, des filets de pommes de terre. Certaines, minuscules. La plus étonnante, la Lisa: amarilla y fuccia (à la pelure jaune et rose). Les autres ce jour-là: la Sayama, violette, la Tuni Morada, marron et grise, la Kollareja, marron et violette, et la Malacha, blanche.
Toutes ces pommes de terre ont poussé entre 1 150 et 1 500 mètres au-dessus du niveau de la mer. Les agriculteurs vivent sur les contreforts andins.
Monica Marinaro commercialise par conviction et avec détermination les produits des Andes. En plus des pommes de terre, elle vend de petits sachets de maïs. Rares eux aussi. Elle propose des classes de cuisine. J’associe sa démarche à celle de tous ces producteurs qui gravitent autour de Slow Food et sa communauté de producteurs. Terra Madre commence à Turin dans une dizaine de jours. Ira-t-elle? Je crois comprendre qu’elle y est allée déjà et que pour elle, Slow Food, c’est terminé. Je n’en saurai pas davantage.
Enfin, elle explique la cuisson: entre six et dix minutes selon la variété, dans très peu d’eau. Il faut les entreposer au frais, la chaleur du printemps démarre le processus de germination. Nous leur trouvons un frigo pour les manger plus tard, au retour de notre périple vers les régions vinicoles.
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