
Tomates de arbol ou tamarillos. De la famille des solanacées. Rouges ou jaunes, on ne mange pas la pelure. Dans son «Guide des fruits et légumes exotiques et méconnus» (1987!), Jean-Louis Thémis les suggère en omelette.
Ils sont partout! Sur une rue, les marchands ambulants les proposent déjà coupés; un peu plus loin, ils les pressent pour en tirer le jus. Grâce à leur débrouillardise, ils extraient l’eau sucrée des bâtons de cane à sucre pour obtenir un sirop édulcorant qui adoucira toutes ces boissons sans alcool. Ils transforment les mangues en «spaghettis», inventent des systèmes de réfrigération. Les fruits trônent au cœur des rues, sur les places publiques, le long des grandes artères. Vous le savez, c’est l’exotisme…à vos risques et périls. L’eau, la glace, la chaleur de plomb, l’entretien quelquefois douteux des installations devraient éveiller la crainte des bactéries et des jours de vacances perdus.
Voici un aperçu des fruits de Colombie et de ceux (des hommes pour la plupart) qui tentent de gagner un peu d’argent, peso par peso. Ou plutôt, compte tenu de la dévaluation de la monnaie, mille pesos par mille pesos!
Il y a tous ces fruits de la rue et ceux que l’on rapporte chez soi. Au retour d’une excursion dans la campagne, en rentrant à l’appartement de notre amie Franchezca à Bogota, nous nous sommes arrêtés à une fruiterie du quartier Usaquen . Un magasin comme on les voit ici: montagnes de fruits alléchants, tri constant pour éliminer ceux qui ne trouveront pas preneur, herbes fraîches pour les tisanes. Alors que nous choisissions ce qu’on croyait être mûr, un homme est venu nous interrompre pour nous raconter avoir été le premier exportateur de fruits colombiens au Canada, à l’époque où la chaîne de froid n’était pas ce qu’elle est aujourd’hui. Après son récit, il nous a aidé à choisir, les tâtant doucement, secouant l’avocat pour vérifier si le noyau était détaché de la chair, humant les mangues. Il nous a accordé une bonne quinzaine de minutes; ajoutant à ses explications quelques notes sur la valeur médicinale de tel ou tel fruit. C’est une des richesses colombiennes: on connaît encore les effets de leur consommation sur la santé. On suggérera tantôt la chair, tantôt les pépins, tantôt l’infusion.
Au fil des jours, nous avons poursuivi nos découvertes, pour observer et goûter. Je retiens la merveilleuse papayuela , la petite papaye, ( extraordinaire une fois cuite en sirop léger!)
Et les granadilla , maracuja et gulupa (trois fruits de la famille des passiflores, récoltés sur des plantes grimpantes).
La couleur violacée des mangoustans (mars serait la saison de ce fruit originaire d’Asie qui pousse bien en Colombie).
La guanabana (une étrangeté verte qu’on vend « à la coupe » et dont on mange la chair blanchâtre qui aurait des propriétés curatives)…
…le zapote (fruit du sapotier? vraiment très beau). Et tous ces fruits que l’on reconnaît pour les manger ici. Beaucoup de mini bananes, pas de citrons jaunes mais des «limones», des limes de toutes sortes (les Colombiens n’utilisent pas le citron que nous connaissons); des fraises (qui n’ont pas la saveur de nos fraises…) et un «bleuet» qui ne ressemble en rien à ce qu’on importe du Chili et encore moins à ce qui pousse ici en forêt. Une belle abondance qui tombe à point quand on a laissé l’hiver derrière soi. Une diversité exceptionnelle due aux climats, à l’altitude, des saveurs pleines et parfumées et la chance de manger des fruits mûris sur place. Jamais les mangues n’ont été aussi bonnes!
Prochain rendez-vous? Le marché de Paloquemao pour ses talismans, ses allées de pommes de terre et sa section médicinale. D’ici là, abonnez-vous! C’est bon pour mes statistiques…(et ça fait grand plaisir de savoir que vous êtes là!)
9 avril 2016 à 10 h 40
Passionnantes découvertes que tu fais.Tu dois maintenant en avoir tout un bagage derrière toi.Retrouve-t-on plusieurs variétés de ces fruits de la Colombie
au Québec?
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9 avril 2016 à 11 h 49
La Colombie exporte surtout ses roses et d’autres fleurs. Et beaucoup de café! Dans le pays, on boit ce qu’on appelle le « tinto », le café de deuxième catégorie, le meilleur allant à l’exportation.
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