J’aime la Gaspésie depuis toujours. Pour les vacances en famille quand on partait «vers l’est», en direction des Maritimes ou de la péninsule. Pour la famille de ma mère, originaire de Percé et son histoire qui puise une part de ses origines entre les Îles Anglo-Normandes. Pour ses paysages, son arrière-pays abrité et forestier et sa côte découpée. J’aime la Gaspésie pour les Gaspésiens. Je peste, de temps à autre, contre ses quelques terrains négligés, ses épiceries-dépanneurs, la baie de Gaspé qui pourrait être si belle si…mais j’y reste profondément attachée.
J’y suis retournée. Du côté de la Baie-des-Chaleurs cette fois. Pour cinq jours «intenses» (si on exclut les 15 heures de déplacement, il en reste encore moins). Intense…vous me direz que ce mot est à la mode mais c’est celui qui convient le mieux. Cinq jours de cette intensité qui fait vivre chaque minute, les yeux et les oreilles grands ouverts. Vous ne voulez rien rater, vous regardez partout. Et, parce que vous voyagez seul, vous enregistrez tout. Chaque rencontre devient une occasion de découverte. Vous ne comptez pas les heures.
Cinq jours de paysages, de rencontres, de sourires, de gens qui prennent le temps de parler. De printemps terne au départ, de printemps bleu au retour.
Grâce à «ma» radio qui fait plus que meubler le temps et rattachée aux miens par la technologie, j’ai roulé.
Entre Caplan et Sainte-Thérèse-de-Gaspé, le soleil est revenu. Nathalie m’avait confié, ce matin-là, se désespérer sous autant de gris et de vent. La veille, un petit rayon l’avait poussée dehors pour marcher un peu et les nuages étaient venus lui voler son ciel. En après-midi, le vent a chassé les nuages et la lumière éclatante a vite redonné un espoir de printemps aux Gaspésiens qui se remettent d’un deuxième hiver neigeux, froid, difficile. Il restait de la neige en forêt. Quelques chemins étaient toujours impraticables. Mais le lièvre savait bien lui où il en était…quelque part entre l’hiver et le printemps, son pelage passait du blanc au beige. De la couleur de la neige à celle de la terre.
J’en ai rapporté des histoires que je raconte à la radio. Une belle envie de témoigner de l’enthousiasme et de la détermination. Et l’obligation de parler des problèmes liés à l’accès, aux services de transport collectif, à l’exode, au vieillissement. Certains se plaignent d’être «abandonnés» par un gouvernement qui «veut fermer les régions». La détresse se manifeste, de temps à autre.
Concentrée sur la route et le décor, j’ai saisi des images. Comme ces «installations» qui soulignent les cent ans des Cercles des Fermières.
Plus tard, je vous raconterai la pêche, le séchage de la morue sur les vigneaux, la tradition, l’atmosphère. Mais petit à petit. Pour vous donner le goût d’y aller et vite me pousser à y retourner. En attendant, c’est la Gaspésie qui se présente dans nos assiettes, à travers homard, crabe et crevette. Parce que la pêche est encore au cœur de la vie gaspésienne.
2 mars 2017 à 21 h 25
Merci madame Raymond, de si bien dépeindre la Gaspésie. C’est une grande consolation ce blog, à défaut d’entendre quotidiennement votre voix!
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