petits périples

Hélène Raymond

Gaza, l’huile d’olive et l’alimentation

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huile palestine

C’était en 2012, à Turin. Terra Madre, la rencontre des artisans de la terre de Slow Food accueillait des représentants d’un peu partout à travers le monde.  On venait  présenter ses produits, raconter ses projets. Je pense encore à ces Africaines du Sénégal qui bataillent pour ramener une alimentation «locale» chez les enfants;   mettant en valeur ce qu’elles appellent le poulet bicyclette parce qu’il se déplace toute la journée à travers les cases. Je revois les allées des pays traversés par la route de la soie; les abricots séchés, les épices, les herbes. Puis, dans une autre partie du Lingotto, quelques bouteilles d’huile d’olive de Palestine. Là où 20 000 oliviers auraient été abattus de 2002 à 2012 (et je ne peux m’empêcher de penser que le chiffre a dû grossir depuis la crise qui vient à peine de s’apaiser).

En les bombardant, on a aussi détruit des monuments. Certains de ces arbres, millénaires, auraient pu, s’ils avaient su parler, témoigner d’une ère moins violente.

Le projet émane  de coopératives de commerce équitable regroupées sous le nom de Zaytoun (zaytoun.org). Promu par Slow Food, Zaytoun a été fondé en 2004 par une compagnie de commerce équitable; il s’agirait de la première huile d’olive «équitable» du monde.

Où en est la production? Trop tôt pour le savoir. L’agriculture en est encore à l’étape du bilan. L’été 2014 a été meurtrier. On s’inquiète des destructions de serres, de ces animaux qu’on arrive pas à nourrir correctement, de l’eau qui se fait encore plus rare qu’à l’habitude.

En 2013, Laila El-Haddad  et Maggie Schmitt publiaient «The Gaza Kitchen, a Palestinian Culinary Journey» chez un éditeur américain. Elles expliquent: «Nous sommes allées à Gaza pour écouter des conversations de cuisine, ayant l’intuition qu’on nous laisserait raconter l’histoire de cette manière. À peu près tout le monde à Gaza à qui nous avons expliqué le projet l’a compris: parler de nourriture et de cuisine, c’est parler de la dignité au quotidien, d’histoire et d’héritage là où ces choses réelles se sont dégradées à un point où elles ont failli disparaître».* (c’est une traduction libre d’un extrait de l’intro). gazakitchen.com

Ce livre est un repère, le témoignage d’un quotidien difficile et riche. En souhaitant qu’il fasse connaître cette richesse et cette ingéniosité et non qu’il ne soit que le témoin d’une culture révolue, anéantie.

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