petits périples

Hélène Raymond


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Natashquan, pour goûter le Nord

IMG_6811 (003)« Le plaisir, c’est le terrain. Quand on cueille, on est heureux! » En pleine éclosion de moustiques, la déclaration prend encore plus d’importance. Annick Latreille veut dire que leur voracité s’oublie, au profit du bonheur de toucher feuilles et fruits. Ses yeux éclairent la cuisine de transformation de l’unique épicerie du village quand elle me parle de cueillette, alors que je porte encore les marques d’une attaque en règle vécue la veille. Pendant ce temps, dans deux grands chaudrons, la décoction de sapin mijote doucement, en prévision du prochain temps des fêtes. On oublie brûlots et maringouins pour rêver à la saveur du résineux, mêlée à celle du gin.

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Les petites vaches aux yeux cerclés de noir

Les vaches Gaborit sont de bien petite taille dans cette ère de géants. Elles n’ont ni la hauteur des Holstein, ni la fesse rebondie des Charolaises. Elles ont  la patte fine,  une robe fauve et donnent du lait bien gras.

Celles  qui nous intéressent vivent en compagnie de leurs semblables et des humains qui les soignent à la Grande Nillière, dans la commune de Maulévrier, en Maine-et-Loire. La petite ferme dont plus personne ne voulait en 1979 a aujourd’hui  belle allure avec ses bâtiments de bois.

La vie des vaches Gaborit pourrait se résumer à manger, boire, ruminer et faire quelques pas pour aller et venir au caroussel de traite mais il en est tout autrement. Elles vont et viennent au pâturage du mois d’avril jusqu’à l’automne pour savourer herbes et graminées dont la saveur change au gré des soleils et des pluies. Lire la suite


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Au jour le jour, goûter le Trastevere

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« De l’autre côté du Tibre», c’est littéralement ce que veut dire Trastevere. Pour y arriver, il faut enjamber le fleuve en choisissant « son pont». De part et d’autre du pont Garibaldi, les ponts Sisto et Cestio. Le premier, réservé aux piétons. Pour parcourir le quartier, on marche de la Cité du Vatican jusqu’à l’Isola Tiberina et du fleuve jusqu’à la colline du Janicule. Là, sous les grands arbres, plusieurs vont se protéger de la chaleur. Et louer un appartement dans le Trastevere permet d’aller facilement partout.

Pour les touristes, qui se font tout de même moins « présents » qu’autour des grands monuments,  certains restos adaptent leur menu. Des marchands ambulants surgissent, matin et soir, pour monter leurs présentoirs de foulards et d’objets divers sur des boîtes de carton récupérées. Autour des fontaines et sur les places, on se presse pour entendre la musique. Dans le Trastevere, on trouve encore bon nombre d’échoppes de quartier. Pour qui veut s’incruster quelques jours, la vie en appartement offre ses avantages : on s’approprie un nouvel espace, on réduit les coûts du voyage en mangeant chez soi, on fait plus facilement le plein de légumes et de fruits frais et on a la chance de découvrir les marchands et de (peut-être) mieux choisir ses restaurants. Voici quelques pistes, pour qui voudrait revenir flâner par ici. Lire la suite


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Un Festin dans les champs des Grondines

La soirée offrait tout ce qu’on espère de l’été : un beau mélange de calme et de douceur. Dans l’air, la lumière et les sons. Lire la suite


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Un boulanger-paysan en Chaudière-Appalaches

Charles Létang a quitté Montréal pour la vie rurale. Avec sa compagne Émilie Vallières, ils ont opté pour Saint-Roch-des-Aulnaies. Ce très long village qui s’étire entre Saint-Jean-Port-Joli et  La Pocatière.

Une première présence lors de la Fête du pain de 2015 les a convaincus de venir s’installer «en région». Boulanger dans le Mile End, il rêvait de panifier des blés «anciens» et d’être ce lien entre la terre et la miche.  Il y a trouvé un terreau fertile avec, en prime, un moulin ancien, à meules de pierre, pour moudre les céréales en farines. Celui de la Seigneurie des Aulnaies.

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Deux jours de soleil, trois marchés californiens

La Californie, c’est le paradis, en apparence du moins. Une végétation perpétuelle, le soleil omniprésent, les villes côtières qui empruntent toujours un air de vacances, l’alimentation la plus verte. Et le revers de la médaille. Un trafic automobile perpétuel, l’itinérance omniprésente, les villes côtières qui reproduisent des décors de vacances, l’alimentation la plus transformée. Dans la navette qui nous ramène vers l’aéroport, un homme part visiter sa petite-fille à Boston. Il se plaint des prix, de la hausse des taxes sur l’essence, de ce qui lui en coûte pour immatriculer sa voiture, des amendes imposées à ceux qui ont transgressé les règles d’arrosage lors de la sécheresse des dernières années, des migrants illégaux…bien que…«certains sont corrects et entretiennent bien les parterres». Une fois le passager descendu de la navette, la jeune chauffeur ne décolère pas. Elle n’en peut plus de cette rengaine. L’argent, l’immigration, l’eau…La misère qui croît d’un côté, la richesse,  de l’autre. Deux mondes en parallèle…et des problèmes durables au cœur même de l’État qui a vu naître les grands mouvements de syndicalisation des travailleurs agricoles au XXe siècle.  Steinbeck et ses Raisins de la colère ne sont pas très loin. Lire la suite


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Patates…pommes de terre…papa…potato…C’est toujours la saison!

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Ces jours-ci, ceux qui les cultivent pour leur consommation personnelle et qui s’amusent à découvrir sans cesse de nouvelles variétés ont le nez dans les catalogues et s’apprêtent à réserver leur provision de semences.

Ceux qui aiment s’en régaler se réjouissent de les voir un peu mieux identifiées sur les étals et de constater qu’elles retrouvent leur place. Mais ils reconnaissent aussi qu’on pourrait en manger davantage et surtout, varier considérablement notre façon de les apprêter. Parce que la patate, c’est beaucoup plus que des frites! Même si la poutine semble devenue notre plat national. Lire la suite


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À la gaspésienne! Salé, séché, boucané

 

img_7702img_7635Le Musée de la Gaspésie prolonge l’exposition À la gaspésienne! Salé, séché, boucané.  Une visite à inscrire à l’horaire si la route vous mène jusque là!

On fait face, en entrant, à un écran géant sur lequel on présente une recette de quiaude:  des têtes de morue cuites avec lard, pommes de terre et sarriette. Parce que si tout est bon dans le cochon, rien ne se perd dans une morue! Yannick Ouellet qui reprend pour l’occasion son rôle de chef ne fait pas que décrire une recette traditionnelle, il parle en toute connaissance de cause en faisant mention de la recette de sa grand-mère. Après la visite de l’exposition, en rentrant à Québec par la Baie des Chaleurs, j’ai constaté qu’on trouve encore des têtes de morue dans les commerces. Celles qui apparaissent sur la photo se trouvaient dans le frigo de la poissonnerie Lelièvre, Lelièvre, Lemoignan, à Sainte-Thérèse de Gaspé.  Il s’agissait fort probablement de morue importée.

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Cette sympathique exposition montre l’ingéniosité, l’habile transformation de toutes les parties de la morue et de quelques autres poissons. Elle met de l’avant le menu consommé par les Gaspésiens, au quotidien; fait connaître l’alimentation de ces gens de mer et de terre. Gens de forêt aussi,  puisque le gibier occupait une bonne place dans les assiettes. Si les recettes manuscrites sur les grands tableaux noirs, les pièces de vaisselle, les vidéos présentent une époque révolue, certains plats mériteraient de revenir au menu de certains restaurants. Ou de réapparaître sur nos tables.

Félix Fournier, le responsable des expositions du musée a eu la bonne idée de numériser des livrets de recettes locales. Installé devant la tablette, vous pourrez vous inspirer.  En retenant que la réflexion actuelle sur le gaspillage est commencée depuis fort longtemps.

L’exposition se termine le 21 mai 2017.

http://museedelagaspesie.ca/

 

 


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L’exotisme malgache à Sainte-Anne-des-Monts

  • img_6397Au bout de la rue, on entend la mer qui pousse doucement les vagues vers la grève. Les odeurs sont figées dans le froid hivernal. Lara Miarantsoa ouvre sa porte. La maison sent bon les épices et le riz parfumé. Son sourire me réchauffe; on est à l’aise, instantanément.

Lara et sa famille sont arrivés au Québec en 1998. Ils ont vécu à Charlesbourg, près de Québec,  avant de s’établir en Haute Gaspésie où son mari poursuit  son travail de biologiste. Un jour, elle s’est demandé ce qu’elle pouvait faire pour aider sa famille à Madagascar. C’est alors qu’elle a pensé miser sur ces produits qui n’existent nulle part ailleurs. Un poivre sauvage, un poivre rose aux parfums fruités, des clous de girofle à l’odeur hyper concentrée. D’autres épices.

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Bologne la Rouge

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«La Rossa», c’est le surnom donné à Bologne, la capitale de l’Émilie-Romagne, une province du nord-est de l’Italie. Une ville dont on parle peu. Sinon pour glisser, de temps à autre, qu’on y mange mieux qu’ailleurs.

Florence et Venise, tout près, lui volent la vedette.  Pourtant… On y marche à l’abri de la pluie, sous des kilomètres d’arcades; 80 000 étudiants fréquentent ses universités, dont une des plus vieilles d’Europe, sinon la plus vieille. Ce qui lui donne un bel air de jeunesse.

Le cœur de la ville bat, depuis le Moyen-Âge, autour d’une place chargée d’histoire. Et il garde son rythme! Piazza Maggiore est fréquentée, on vient y manger, flâner, faire la fête.  Neptune, le dieu des mers, y est pour l’instant prisonnier d’un échafaudage et reçoit toutes les attentions de l’équipe de curateurs qui ont pour mission d’effectuer un nettoyage en règle de la statue et de sa fontaine.  Intra muros, le MAMbo, le musée d’art moderne attire de grandes expositions.  Bologne se laisse découvrir et goûter; nourrit le corps, le cœur, l’esprit. Lire la suite