Il me semble que ce billet s’inscrit dans la foulée du livre de Jean-Pierre Hardy (Creuse la terre, creuse le temps) et de l’article de blogue précédent. On est cette fois au XIXe siècle. Près de Québec, sur l’étroite bande de terre arable où, deux siècles plus tôt, s’établissaient des familles pionnières pour cultiver la terre. Familles «essoucheuses», bataillant fort pour la survie. Comme il fallait prévoir les provisions d’hiver, on a imaginé ces caveaux à légumes dont certains sont encore bien visibles. Les portes font face au sud, la terre et la végétation qui couvrent les toits créent l’isolant, si bien que la récolte et quelques provisions étaient protégées du gel.
Dimanche, j’ai roulé de Québec à Beaupré, à vélo. Les soleil tapait fort et sa lumière blanchissait les couleurs. Au retour, dans la chaleur de ce jour de septembre qui jouait à juillet, j’ai croisé une dame qui traversait la route pour aller chercher son mari, fort affairé dans la grange. C’était l’heure du dîner. Sur la côte, dans les villages de L’Ange-Gardien et Château-Richer, le Chemin du Roy oblige les aller-retours entre la maison et les bâtiments.
Elle m’a permis de visiter son caveau. Expliqué que la table servait à l’entreposage des navets. Trop sensibles, l’humidité du sol les fait pourrir rapidement. Et puis, elle a ajouté cette leçon d’aménagement du territoire: « Nous continuons d’entretenir la terre, de faucher la prairie. Si on laisse aller, la forêt va gagner la partie. Nos ancêtres ont trop travaillé pour qu’on abandonne ». Une réflexion qui s’applique partout. Le paysage fait aussi partie de notre patrimoine. Comme ces bâtiments discrets que sont les caveaux.
12 septembre 2016 à 5 h 06
Merci Hélène pour ce simple et touchant témoignage.
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