petits périples

Hélène Raymond


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Turin et Terra Madre

dscn1354Je pars bientôt. Dans quelques heures, je  m’en retourne à Turin où, depuis quelques années, je croise des gens de la Terre. Ceux d’ici, ceux d’ailleurs. Ils ont en commun de résister à la mondialisation en bataillant pour la diversité et l’alimentation telles que prônées par Slow Food,  cette alimentation «éco-gastronomique» qui met de l’avant trois mots: Bon (pour la qualité), Propre (pour le respect de l’environnement) et Juste (pour la dignité avec laquelle on traite ceux et celles qui nous nourrissent).

En allant là-bas, au fil des ans  j’ai rencontré des agriculteurs qui, sur cette si longue route de la soie, réimplantent des cultures qui ont si longtemps été associées au commerce avant de frôler l’extinction;  une pomicultrice russe, émue de me parler de ce chercheur néo-écossais qui venait à leur rencontre pour découvrir des variétés résistantes au froid; Barbara Abdeni Massaad, qui connaît la culture alimentaire de son Liban natal comme personne; des Samis, de Norvège, qui vivent près de leurs rennes à demi-sauvages (ou à demi-domestiqués?); Bineta la Sénégalaise qui fait revivre le «poulet bicyclette»: celui qui s’agite toute la journée autour des cases pour s’alimenter et qu’il faut réapprendre à manger, pour s’affranchir des importations et de la dépendance qui vient avec. J’y ai vu des gens d’ici aussi, débarqués pour promouvoir le sirop d’érable, la sarriette d’Acadie, le saumon sauvage de la Colombie-Britannique.

J’y serai pour toute la durée de l’événement.  Cinq belles et longues journées. Du 22 au 26 septembre. À redécouvrir Turin  dans ses musées et  ses palais mais surtout dans la rue. Parce qu’en 2016, pour célébrer son dixième anniversaire et sa sixième édition, Terra Madre se déploie partout. Jusque dans ses institutions culturelles. On nous prévient déjà, nous  les journalistes, que les déplacements seront particulièrement exigeants. Slow Food souligne donc ses trente ans d’existence et les vingt ans du Salone del Gusto (une impressionnante foire alimentaire des terroirs ), en revoyant de fond en comble l’organisation de sa manifestation.

Cette année encore, les paysans y viendront par milliers, en provenance de 150 pays. Pour prôner la diversité et  faire preuve de leur détermination à résister. À bientôt!dscn1965

 

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Les caveaux de la côte

Il me semble que ce billet s’inscrit dans la foulée du livre de Jean-Pierre Hardy (Creuse la terre, creuse le temps) et de l’article de blogue précédent. On est cette fois au XIXe siècle. Près de Québec, sur l’étroite bande de terre arable où, deux siècles plus tôt, s’établissaient des familles pionnières pour cultiver la terre. Familles «essoucheuses», bataillant fort pour la survie. Comme il fallait prévoir les provisions d’hiver, on a imaginé ces caveaux à légumes dont certains sont encore bien visibles. Les portes font face au sud, la terre et la végétation qui couvrent les toits créent l’isolant, si bien que la récolte et quelques provisions étaient protégées du gel.

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Dimanche, j’ai roulé de Québec à Beaupré, à vélo. Les soleil tapait fort et sa lumière blanchissait les couleurs. Au retour, dans la chaleur de ce jour de septembre qui jouait à juillet, j’ai croisé une dame qui traversait la route pour aller chercher son mari, fort affairé dans la grange. C’était l’heure du dîner. Sur la côte, dans les villages de L’Ange-Gardien et Château-Richer, le Chemin du Roy oblige les aller-retours entre la maison et les bâtiments.

 

Elle m’a permis de visiter son caveau.  Expliqué que la table servait à l’entreposage des navets. Trop sensibles, l’humidité du sol les fait pourrir rapidement. Et puis, elle a ajouté cette leçon d’aménagement du territoire: « Nous continuons d’entretenir la terre, de faucher la prairie. Si on laisse aller, la forêt va gagner la partie. Nos ancêtres ont trop travaillé pour qu’on abandonne ». Une réflexion qui s’applique partout. Le paysage fait aussi partie de notre patrimoine. Comme ces bâtiments discrets que sont les caveaux.

 

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Un marché jaune soleil

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Ce petit marché de la Nouvelle-Angleterre en  serait à sa 248e année d’existence.  Il aurait vu le jour sur une base permanente après une courte période au cours de laquelle les marchands ambulants ont écoulé bleuets, coquillages et homards aux portes des maisons.

Après pas mal d’errance, on le trouve aujourd’hui tout près du centre-ville de Portland. Le Portland de l’état du Maine. Cette ville  qui se taille une belle réputation gourmande depuis quelques années. Grâce à ses restaurants, ses bars, ses commerces alimentaires de toutes sortes.

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Les samedis d’été, on peut s’arrêter au parc Deering Oaks où, entre 7 et 13 heures, sont montés une trentaine d’étals; le temps qu’il faut pour écouler la récolte des maraîchers, cidriculteurs, éleveurs et fromagers du coin. Un autre rendez-vous est fixé le mercredi.

IMG_4951Ce «Farmers Market» a tout du petit marché américain «classique». Il est  bordé par quelques tables d’artisans, les résidents de la place font leurs courses en même temps qu’ils viennent aux nouvelles. Tout le monde semble se connaître. On y trouve pas mal de producteurs bio, des relents de l’époque «grano», rien ne presse.  Les chiens des clients comme ceux des vendeurs ne gênent personne.  C’est ce genre de petit marché qui permet de prendre le pouls de cette production agricole qui s’inscrit à la marge des grands courants et qui fait une belle place à la variété et à la diversité. Un petit marché qui, s’il ne mérite pas le voyage, vaut tout de même le détour quand on passe dans le coin.

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Curieusement, ce jour-là, il m’a semblé que tout était jaune…poivrons, courgettes, concombres, tomates, maïs etc. Je me suis donc concentrée sur cette couleur…à moins que, 4 heures après l’ouverture, ne restaient que les légumes jaunes? Il faudrait étudier la question. En attendant, voici quelques images de ce samedi «jaune soleil».

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Icebergs et potagers

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Bonavista, c’est une péninsule terre-neuvienne. Une des multiples côtes hachurées, découpées qui, si on les déroulait sur un fil, totaliseraient 29 000 kilomètres. Terre-Neuve, ce sont des caps, des anses, des baies, des paysages magnifiques.  C’est aussi la roche dure, les krummholz, ces arbres  fouettés par le vent jusqu’à ne plus  jamais se redresser et, de temps à autre, surprise!  un potager.     IMG_4181  IMG_4251

Pour récolter un peu de verdure par là-bas, il  faut faire preuve d’une infinie patience. D’abord  pour «faire de la terre», pour  avoir suffisamment de compost et enfin, il faut espérer l’été qui vient plus tard qu’ailleurs. Début juillet, sauf exception, on voit davantage les étiquettes identifiant les rangs que les plantes!  Il n’y a pas que la mer qui ait nourri Terre-Neuve. Les familles de pêcheurs cultivaient leurs légumes, parce qu’il fallait se nourrir mais aussi parce que la terre fournissait une bonne dose d’autonomie, face à la voracité des marchands de poisson.

Les anciens récoltaient racines, choux et pommes de terre. Ce que plusieurs font encore. Mais  les jardiniers plus audacieux (ou plus gourmands) ont largement étendu les cultures aux salades, épinards, crucifères (comme les moutardes). Et les plus chanceux mettent à l’abri, dans une serre, tomates, concombres, poivrons; tous ces légumes qui préfèrent la chaleur. Lire la suite


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Paloquemao, le grand marché de Bogota

Quand on aime qu’un marché reflète la culture locale, Paloquemao nous comble. Au centre-ville de Bogota, sur un très grand espace, on brasse des affaires, pour sa consommation personnelle ou la revente.

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Il est à des lieues de ce qu’on voit généralement quand on refait le décor pour accueillir des touristes. À Bogota, vous observez et partagez ce que vivent les Colombiens. DSCN1090

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La Boulangerie la Rémy partie en fumée, le moulin reste bien droit…

On apprend ce matin que le  feu a détruit la boulangerie La Rémy à Baie-Saint-Paul la nuit dernière. La grande maison blanche, soigneusement restaurée où on achetait pains et farines n’est plus. Grâce à ce  lieu magnifique, des passionnés ont donné à Charlevoix une de ses premières  micro-boulangeries, remis en marche un moulin à farine datant du régime seigneurial et poussé des agriculteurs à remettre des parcelles de blé rustique et de céréales anciennes en culture.

Au tournant du millénaire, le projet patrimonial initié par Héritage Charlevoix,  avait permis de remettre les bâtiments en état. L’été, par le petit sentier, on accédait au moulin adossé à la montagne, derrière la boulangerie.

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Le moulin de la Rémy

Dans l’air de l’atelier, on percevait souvent cette poussière fine qui reste longtemps en suspens dans l’air. J’ai souvenir que les planchers craquaient un peu. Je me rappelle aussi de l’histoire de la construction du premier four: cette voûte  qui emprisonne la chaleur et la diffuse si longtemps qu’elle permet plusieurs fournées et la cuisson des fèves au lard et de plats mijotés une fois que la température baisse, après la  cuisson des pains.

Un jour, au Vermont, Gérard Rubaud, pionner de la renaissance boulangère locale, m’a raconté avoir reçu un coup de fil de quelqu’un de Charlevoix lui demandant de les aider à recréer une voûte parfaite, un four parfait où cuiraient des pains parfaits.  Gérard avait construit son propre four, à Westford et la réputation de sa baguette s’était rendue jusqu’au Québec et on voulait s’en inspirer. La confrérie boulangère a fait le reste. Et on s’est mis à pétrir et à cuire pains, pizzas, viennoiseries d’une qualité exceptionnelle au bord du ruisseau La Rémy, pendant que les roues du grand moulin de pierre broyaient les céréales pour en faire des farines tout aussi exceptionnelles.

J’y suis passée tout récemment. Pour acheter de la farine et façonner mes pains.  Le boulanger venait de terminer sa journée, les tablettes se vidaient doucement, l’atelier de travail retrouvait son calme. L’activité allait reprendre avec intensité, pour, je pense, une dixième saison. Aujourd’hui? Je croise les doigts pour que ça redémarre. Parce que si on trouve des boulangeries artisanales un peu partout, bien peu permettent de marier histoire et modernité avec autant de finesse.

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Neal’s Yard, la campagne britannique au cœur de Londres

 

P1130697Je me rappelle de la découverte. Cette boutique magnifique, un peu en retrait de Borough Market. Ça fera quatre ans, presque jour pour jour. Un samedi d’avril qui sentait le printemps.

On s’était frayé un passage dans la foule compacte qui fréquente ce très vieux marché la fin de semaine, on avait partagé un grilled-cheese, humé l’odeur de ces paëllas géantes qui nourrissent tant de gens, salivé devant tous ces aliments, jeté un coup d’œil aux légumes locaux puis, en sortant du marché nous avons aperçu Neal’s Yard Dairy.

Ce que vous voyez plus haut trônait à l’ entrée et annonçait le meilleur. À l’intérieur, une première pièce qui laisse deviner l’activité de la ruche, derrière. Puis, cette salle où s’activent des dizaines de vendeurs pour, encore une fois, faire goûter, trancher, peser, vendre ces fromages artisanaux d’Angleterre, d’Écosse et d’Irlande. Sélectionnés un à un, affinés tout près, dans des atmosphères strictement contrôlées des caves d’affinage de Bermondsey. Impossibles à voir de la rue, elles ont été aménagées il y a très longtemps, sous la chaussée. Les fromages sont ainsi maintenus à  température constante et sous  humidité constante.

Plus saisissants encore : les étalages. P1130681 Lire la suite


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L’anguille, leçon d’histoire, de biologie, de cuisine.

DSCN0551 «L’ansillon*, c’est l’aboutissement du dernier voyage accompli par l’anguille qui nage maintenant parmi les herbes salées, l’oignon, l’ail, l’huile et la tomate. Dans un pays où l’anguille abonde, il est normal qu’après trois siècles, elle soit demeurée l’un des poissons les plus populaires»

Je peux ajouter au commentaire de ce livre sur la «Cuisine traditionnelle des régions du Québec», publié par l’ITHQ aux Éditions de l’Homme en 1996 que l’anguille n’était plus un poisson «populaire» à ce moment. Même dans le Bas-Saint-Laurent où on l’a capturée pendant des siècles. Elle avait mauvaise presse, personne ne savait vraiment comment l’apprêter mais une poignée d’irréductibles continuaient de s’y intéresser. Pêcheurs, biologistes, poissonniers, fascinés par cette étrange créature et déterminés à préserver cette pêche. Quasiment un mode de vie qui commande qu’on se déplace, à chaque marée basse donc deux fois par jour, pour vérifier si quelques anguilles, venues buter contre la longue clôture de bois qui s’avance dans le fleuve se sont échouées au fond des coffres de bois. IMG_1666

Pourquoi écrire à son sujet maintenant? Parce qu’elle revient doucement, dans les pièges des pêches à fascines et les assiettes. C’est le commentaire d’un ami de la famille reçu à la suite de la diffusion d’un reportage sur l’anguille qui a semé l’idée de cet ajout au blogue. Jean G. se rappelait d’un rituel de nos automnes: la cuisson d’une anguille qui n’allait régaler que mon père, ma mère n’y trouvant manifestement pas beaucoup de plaisir et nous, encore moins. Ce jour-là, mes frères et sœurs avions  la permission de manger autre chose. Je revois le poisson qui arrive, vivant, dans la maison. Je ne suis pas marquée outre mesure par l’abattage puisque je n’en retiens pas de souvenirs (peut-être était-elle déjà morte? En tout cas il lui arrivait de gigoter encore) mais c’est l’odeur de cuisson qui demeure imprégnée dans ma mémoire. Papa se régalait.

Il avait grandi avec anguille, esturgeon, alose et bar rayé dans ses assiettes. Nous avait décrit des poissons gigantesques chargés sur les plates formes tirées par les chevaux et les dizaines de pots de conserves qui s’en suivaient, alignés dans la dépense. Et à la fin de chacun de ces étés qui nous voyaient pousser comme la mauvaise herbe, (pourquoi dit-on que les enfants grandissent plus vite en été?),  nous assistions à l’installation de ces longues clôtures, plantées en travers du fleuve, pour bloquer les anguilles en migration vers la Mer des Sargasses. Mais au moment de la pêche, nous étions repartis à l’école. Le fleuve, était notre terrain de jeux d’été. Lire la suite


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Cheese 2015, une célébration du fromage et de ses artisans

IMG_0636Bra, au cœur de la région italienne du Piémont, ouvre ses rues, son centre-ville à une foule immense pour une fête du fromage tenue aux deux ans et organisée par Slow Food.

Vous connaissez ce mouvement qui prône le Bon, le Propre et le Juste et qui veut conscientiser les mangeurs à la réalité de tous ces artisans producteurs qui les nourrissent : éleveurs, transformateurs, entrepreneurs consciencieux de l’importance de la qualité de leur travail et préoccupés par les conditions d’existence de leurs fournisseurs de matières premières. Avec ces trois mots (bon, propre et juste), Slow Food entend souligner l’importance de la qualité de la nourriture,  la protection de l’environnement et la nécessité de considérer la valeur de l’effort consenti par ces hommes et femmes de la terre et des campagnes en les rémunérant correctement.

Au cœur de la démarche, divers types de rencontres ponctuelles qui permettent à tous ces gens d’échanger, de partager leurs expériences et de constater qu’ils ne sont pas seuls au monde à batailler pour la survie d’une race, d’une variété végétale, d’une activité de transformation. Slow Cheese est un de ces rendez-vous. Depuis 1997, on réunit des fromagers qui pratiquent encore la transhumance, fabriquent des fromages au lait cru, affinent au sommet des montagnes. Tous les deux ans, ils sont quelques centaines de milliers à venir les croiser, le temps d’une dégustation et d’une rapide explication. En parallèle, on boit et mange, on achète fromages et autres produits alimentaires dans les marchés italien et international, on écoute un peu de musique, assiste à quelques conférences et ateliers divers. On s’instruit et se divertit.

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ENFIN! Les asperges!

IMG_6267 Elles se pointent, on ne peut mieux décrire. Une à une, elles vont percer le sol pour s’allonger vers la lumière. Et une à une, des mains patientes vont les trancher de la longueur désirée. Puis, elles seront triées, lavées, plongées dans l’eau glacée et regroupées pour la vente.

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C’est une  merveille de la nature qui supporte qu’on lui retire quelques tiges sans pour autant disparaître. Dans le sol, sa griffe contient suffisamment de réserves pour permettre un certain prélèvement. Elle ordonne qu’on la cueille régulièrement; une fois la récolte commencée, on repasse chaque jour dans le même champ. Je pense qu’on l’apprécie véritablement quand on se prive de l’offre d’asperges importées pour attendre le printemps et en faire une fête. Claude Villeneuve, l’écologiste, me confiait lors de la rédaction de Goût du monde ou saveurs locales?: «À manger des asperges à l’année, on perd le goût du printemps». Il n’a pas tort. Avant elles, dans le potager,  on peut cueillir quelques fines herbes et des verdures parmi ce qui a survécu à l’hiver mais ce sont les turions d’asperges qui, avec la pêche aux crustacés, donnent le véritable signal de départ de «la belle saison».

Plus loin, vous trouverez quelques idées pour changer des asperges grillées. Pour la cueillette, je suis allée chez Micheline Pépin et Ernest Fiset, www.fermefiset.com maraîchers aux portes de Québec. Ils entreprennent la saison intensive. Quatre mois au cours desquels ils vont travailler sans arrêt pour nous fournir asperges, rhubarbe et fraises.

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Il faut de la délicatesse et beaucoup de minutie pour ne prendre que celles qui sont de la bonne longueur, pour bien les placer dans les boîtes et vite les rentrer à l’atelier.

Et il y a tant et tant de manières de les manger!

Tous ces chefs, jardiniers, défenseurs de la production locale les transforment. Et de plus d’une manière. J’ai rapidement ouvert et refermé La cuisine raisonnée; mes vieilles éditions suggèrent les asperges en conserve; c’était l’époque où on trouvait des conserveries dans les campagnes.

Voyons chez Niki Segnit. Dans «The Flavour Thesaurus», elle rappelle les pairages les plus connus: asperges et citron, avec une sauce maltaise (à l’orange), grillées et décorées d’un œuf dur râpé, dans une crêpe ou avec  du jambon. Harold Mc Ghee explique dans «On Food and Cooking», son manuel de chimie alimentaire, que le taux de sucre contenu dans l’asperge peut atteindre 4% et qu’une fois le turion coupé, la saveur se transforme très rapidement et, avec elle, la texture même de l’asperge qui commencera à durcir par la base.

Parmi nos joies du printemps, cette soupe de Jamie Oliver  jamieoliver.com (Creamy asparagus soup with a poached egg on toast). Un repas en soi. Prenez la peine de bien choisir votre pain et des œufs bio. Vous vous régalerez. Et pourquoi des haricots importés si vous souhaitez une salade «niçoise» en mai?

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Parmi les trouvailles:  une pizza sur laquelle des asperges effilées à l’économe et bien huilées sont déposées sur les fromages mozzarella et parmesan www.smittenkitchen.com  (Shaved asparagus pizza).  À essayer, la recette de  quinoa de Modernist Cuisine (à l’autocuiseur); ou, à la suggestion d’Heston Blumenthal: des asperges  cuites à l’étouffée, dans autant de beurre que leur poids! Selon lui l’asperge est, avec la carotte, un légume dont la saveur est particulièrement soluble dans l’eau. Voilà ce qui explique pourquoi on les marie aussi souvent aux sauces hollandaises et qu’elles sont si bonnes grillées avec un filet d’huile d’olive. Que de possibilités! Lire la suite